lundi 22 octobre 2007

Fabrication de la monnaie médiévale




LA FABRICATION DE LA MONNAIE(médiéval)



1- La technique de fabrication :



Une monnaie s’obtenait en frappant une lentille de métal entre deux coins. L’outillage était le suivant :
- une enclume dans laquelle se trouvait encastré un coin fixe (portant, en creux, le droit de la monnaie)
- un coin mobile (portant le revers)
- des flans coulés dans une lingotière dont la forme se rapproche le plus de celle que la pièce devait avoir, avec un poids soigneusement déterminé
- une pince pour placer le flan chauffé au rouge entre les 2 coins et le retenir latéralement, afin de l’empêcher de glisser lors de la frappe
- un marteau à l’aide duquel se faisait la frappe
Au Moyen Age, on ne composait pas une matrice unique, prototype exact de la pièce, destinée à s’imprimer en creux dans le coin. L’artiste gravait en relief, séparément, sur des poinçons, les différentes parties du sujet : lettres, sigles, ornements, figures… Puis, il prenait un morceau de fer revêtu d’acier doux et y marquait ses points de repère. Chaque poinçon était ensuite enfoncé dans le métal pour finalement former le coin. Le poinçonnage effectué, l’ouvrier terminait le travail avec la lime, le ciselet et les fils coupants.



2- L’organisation de l’atelier :



Au 12e siècle, on comptait une centaine d’ateliers en France. Avec l’augmentation du nombre des ateliers, s’est rapidement posé le problème de leur contrôle. Deux solutions : graver des signes particuliers permettant de repérer aisément leur provenance ou mettre en place une organisation monétaire structurée. En France, à la fin du Moyen Age, un point secret placé sous une des lettres de la légende des monnaies royales, permettait d’identifier l’atelier. Au 16e siècle, pour rendre le personnel plus responsable de la qualité des fabrications, des différents désignant le directeur et le graveur doivent obligatoirement apparaître sur les pièces (généralement, en fin de légende).
A la tête de l’administration monétaire étaient les Généraux maîtres. Ils nommaient les maîtres particuliers et autres officiers des monnaies, surveillaient la fabrication, la circulation des monnaies et le commerce des métaux précieux. Ceux de Paris composaient la Chambre des monnaies à qui le Conseil du roi transmettait ses ordonnances. La Cour des comptes donnait aux directeurs leur statut. Sous les ordres de la Chambre des monnaies, se trouvait le personnel des ateliers.
Les ateliers étaient exploités en régie ou, par voie d’adjudication, à un maître avec qui un bail était conclu. Celui-ci avait, à ses côtés, un garde ou juge-garde, un contregarde (chargé de surveiller les rapports du maître et des vendeurs de métal), un tailleur (orfèvre de son état, à partir du 17e siècle, il prendra le nom de graveur), un essayeur.
Les ouvriers et monnayeurs formaient une Corporation. Ils étaient soumis à une juridiction particulière et étaient jugés par leurs prévôts élus et les délégués des ouvriers. Ils étaient aussi exemptés d’impôts et de service militaire.



3- L’émission des monnaies :



Le Roi ou son conseil, ayant décidé l’émission, rendait une ordonnance qui était transmise à la Chambre des monnaies qui rédigeait, d’après l’ordonnance royale, un exécutoire où étaient précisées les conditions de l’émission. L’exécutoire était ensuite transmis par messager aux ateliers monétaires en activité dans le royaume. Quand les monnaies étaient bonnes à délivrer, le maître recevait la visite d’un agent du roi envoyé pour recueillir le produit net.
La mise en circulation ou le tarif nouveau d’une monnaie était annoncé par le cri des monnaies. On annonçait la démonétisation d’une monnaie par voie de décri. On devait, dès lors, les rapporter dans les Hôtels des monnaies où elles étaient remboursées.

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